Druides sous influences… Ou la soviétisation rampante !

 25 septembre 2013
 Écrit par M. Chupin - Dessin de P. Leveque


D'un côté : la techno structure, c'est-à-dire les ministres de la santé et leurs agences, les assurances maladie obligatoires et complémentaires etc... Génératrices d'une part de consensus-recommandations, évidemment très utiles, mais qui peuvent quelquefois dériver… D'autre part de réglementations diverses, multiples et variées, pas toujours motivées, et contre lesquelles nous n'avons guère d'autre défense que la résistance passive. Laquelle se révèle parfois efficace (un exemple plusieurs fois signalé ici : la loi Juppé 1996 sur la FMC, rapidement tombée en quenouille… Et il n'est pas certain que la nouvelle organisation du DPC n'en fasse pas autant ?). D'un autre côté : la capitalo-structure internationale, c'est-à-dire les firmes pharmaceutiques, qui souhaitent évidemment nous faire prescrire. Mais elles semblent actuellement prises entre 2 feux : d'une part complaire aux autorités (pour des raisons économiques et fiscales), et d'autre part complaire aux prescripteurs… Et pour l'instant, l'équilibre n'est pas vraiment respecté : elles s'efforcent surtout de faire croire aux responsables publics, qu'elles lavent plus blanc que blanc, ce qui les amène à prendre des décisions désagréables, et en tout cas inhabituelles, vis-à-vis des médecins. Exemples déjà relevés : restrictions ou suppressions des échantillons médicaux, des subventions aux associations, des inscriptions aux congrès. Et si un jour les druides fermaient leurs portes à leurs visiteurs, pour n'écouter que les revues de type " Prescrire " ? Mais il faut également se méfier d'un 3ème champ qui, lui, se situe au sein même de notre communauté, à savoir le politiquement correct de la collégialité. Du classique individualisme médical, nous glissons tranquillement vers le " collectivisme ". Dans le passé, le médecin prenait seul sa décision avec son patient… Et s'il avait des problèmes intellectuels, il s'adressait de suite à tel (s) ou tel (s) confrère (s), pour en parler, et l'affaire était réglée. Maintenant, il est fortement recommandé de participer à des groupes de discussions et/ou de décisions, comme par exemple les RCP (Réunions de Concertation Pluridisciplinaire). Et, par conséquent, le médecin en question attendra patiemment la prochaine réunion… qui, in fine et en pratique, prendra la décision, et le déchargera de fait d'une partie de sa responsabilité ! La collégialité : oui, pourquoi pas ? Mais la déresponsabilisation : non ! Nos ancêtres, les druides, étaient évidemment plus libres ! Provocatrix