Mariage pour tous, ou mariages pour tout ?… Sujet brûlant !

 27 décembre 2012
 Écrit par M. Chupin - Dessin de P. Leveque


Autre mariage forcé, inventé par Michel Debré : celui qui unit les facultés de médecine, les CHR et les instituts de recherche ( INSERM / CNRS). Et ce fut un succès, car nos CHU se sont recentrés sur les techniques de pointe et la recherche scientifique. Mais la médaille pourrait avoir un revers : en effet, plus on se rapproche de l'apex de la pyramide, plus on s'éloigne de sa base ! Or, la base en question, c'est la médecine de terrain (ou de terroir !), c'est-à-dire celle qui doit être prioritairement infusée aux étudiants. Il y a donc peut-être lieu d'actualiser la loi Debré, et de rendre aux facultés (qui redeviendraient des Écoles de médecine) la liberté de choisir leurs enseignants là où elles le voudraient, que ce soit dans les hôpitaux et les instituts de recherche, mais aussi dans les cabinets médicaux (et pas uniquement ceux de médecine générale). Et nous protégerions ainsi un enseignement mélangeant à la fois le top niveau et la médecine praticienne de tous les jours. Inversement, un très vieux mariage a été dissous il y a un peu plus de 100 ans : celui entre l'Eglise et l'Etat. Et pourtant, depuis, bien peu de gouvernements ont essayé de profiter de ce divorce : la dernière fois, c'était en 84, cela s'est retourné contre l’ex-mari. Actuellement, il y a des frottements à propos du mariage pour tous… Frottements curieusement aggravés par la menace de réquisition des locaux de l'Eglise, dénoncée comme coupable de manquements à la charité ! Certes, les 2 exconjoints ne se remettront pas en ménage, mais on peut supposer que, dans les coulisses, une sorte de pacte officieux de non-agression (… évidemment pas un pacte civil de solidarité !) va essayer de calmer le jeu ? Et, pour terminer sur un mode ironique, citons le mariage entre 2 fils célèbres de chirurgiens et l’ENA : François Hollande et Jean-François Copé. Certes, dans les 2 cas, l’ENA a pris le dessus, mais persiste quand même un petit côté chirurgical (dans un premier temps, celui qui coupe et enlève ! Mais peut-être, ensuite, verrons- nous réapparaître celui qui répare et recolle ?). Provocatrix