Un petit rapport élyséen

 20 juin 2011
 Écrit par M. Chupin - Dessin de P. Leveque


Des éléments positifs (côté Chevalier de l'Apocalypse = je lave plus blanc que blanc) : la notion que de nombreux médicaments peu utiles ne devraient pas donner lieu à remboursement... Les critiques sévères des différentes agences de l'Etat (sous-entendu : car elles ne sont pas CHU-dépendantes )... Et une phrase très drôle : " la majorité des bons experts ne sont pas indépendants (en clair : conflits d'intérêts avec l’industrie), et ceux qui sont indépendants sont rarements bons (en clair : sinon ils auraient également été approchés par l'industrie) ? ". Mais aussi des éléments négatifs (côté bon fils = je défends la loi de Papa sur les CHU-bunkers) : la suggestion d'un recrutement des experts uniquement dans le corps des hospitalo-universitaires... ou surtout, pire, d'une formation médicale continue dispensée uniquement par des universitaires ou, à défaut, des hospitaliers... Au passage, il est bien évident qu'on ne touche pas au monopole de la formation initiale : ce serait un crime de lèse-majesté ! ... bref, tous ceux qui ont préféré une carrière libérale, ou tous ceux qui ont été insuffisamment politiques (tout le monde ne peut pas naître dans un chaudron de potion magique, comme les Debré...) pour réussir à se faire coopter dans le microcosme mandarinal sont des médecins de deuxième zone... Il est vrai que le mandarinat des deux rapporteurs en question remonte à loin, c'est-à-dire aux débuts de la vieille loi en question ! Les générations plus jeunes sont moins atteintes par la maladie, ou de façon plus brève ! En résumé, on se rend compte que ces vieux mandarins n'ont rien perdu : ni, heureusement, leur verdeur et leur vivacité d’esprit... ni, malheureusement, leur morgue. Et pourtant, il faudra bien un jour finir par re-looker ce tabou quasi-sacré qu'est devenue la loi Debré et, en particulier, redéfinir ce que devrait être l'enseignement des futurs médecins de terrain... Par exemple, recréer des Ecoles de médecine plus autonomes, en lien avec la profession en général, et moins tributaires des deux autres piliers des CHU que sont les grands instituts de recherche et les grands hôpitaux (et la toute récente réaction des responsables de l'hospitalisation publique, vis-à-vis de la formation des internes dans le privé, montre bien que cela va être difficile !). Provocatrix