Vraies et fausses obligations, à géométries variables !

 22 juin 2016
 Écrit par M. Chupin - Dessin de P. Leveque


- Conseillée en général, oui… mais obligatoire uniquement dans un champ beaucoup plus restreint que ce qu’on voudrait nous faire croire : la très médiatique médecine collégiale (staffs, RCP, etc.). C’est évidemment très bien, quoique chronophage… mais avec le risque qu’un médecin se démobilise et se décharge systématiquement sur la décision des autres (stratégie du parapluie !). Dans ce domaine, l’obligation ne concerne que les structures cancérologiques, et avec la précision (curieusement souvent oubliée) qu’il faut avoir l’accord du patient. Mais, si nous n’y prenons garde, certains essaieront (par goût du pouvoir) d’élargir cette obligation à d’autres domaines. En attendant, continuons à raisonner et à prendre des décisions aussi personnelles que possible ! L’avis des confrères, si le besoin s’en fait sentir, est une aide précieuse, mais de seconde intention. La relation médecin-malade se passe d’abord entre deux personnes, et pas dans la nébulosité d’une collectivitisation qui peut être floue et déresponsabilisante. - Une obligation quasi mort née : la Formation Médicale Continue… c’est, depuis toujours, une obligation déontologique et c’est, depuis 1996, une obligation légale… Mais, finalement, jamais appliquée ! La réglementation et l’organisation théoriques changent quasiment tous les deux ans ! Quant aux structures chargées (= Ordre ?) de vérifier que cette obligation est remplie : en pratique elles n’existent pas, et en tout cas n’ont jamais fonctionné… Et ne sont sûrement pas prêtes à le faire ! Donc, dans l’immédiat, continuez à faire votre FMC libre et volontaire, non rémunérée, comme depuis toujours. - Une non-obligation, mais bien difficile à éviter (sauf rares médecins à exercices ou notoriétés particuliers) : le conventionnement avec l’Assurance- Maladie… Qui, au prix de bien des renoncements et de réglementations tatillonnes, assure à peu près nos chiffres d’affaire ! Certes, on pourrait imaginer un déconventionnement global, laissant à l’AM la responsabilité de décider toute seule du niveau de prise en charge de ses assurés, mais il est à craindre que, dans cette hypothèse, la non-obligation actuelle deviendrait une obligation légale. Toujours est-il que l’idée d’un conventionnement sélectif, pour forcer les médecins à ne plus s’installer dans les zones sur dotées (et donc à le faire dans des zones sous-dotées) fait son chemin. Bref, on remet en cause la liberté d’installation, c’est-à-dire exactement l’inverse de ce que l’actuel ministre de l’économie essaie de faire pour les notaires et les pharmaciens ! Et pourtant, il faut bien l’avouer, la solution d’installations réglementées n’aurait pas que des inconvénients… Par exemple, un avantage évident serait une augmentation de la valeur patrimoniale de nos cabinets ! Toujours plus de réglementations : la technocratie ne sait faire que cela ! Mais ne nous laissons pas faire, même s’il y a beaucoup de naïfs parmi nous ! ! Provocatrix